En 1918, Eusèbe Augustin Marcel Béchard passe dans l’armée de réserve, avant d’être placé en sursis d’appel.
Il est ingénieur à l’usine à plomb de l’Escalette, située dans la madrague de Montredon, à Marseille quand il est mobilisé le 2 août 1914. Il arrive au corps le jour suivant. Il est affecté dans l’armée territoriale, au 117ème régiment d’artillerie territoriale, dont le lieu de regroupement ou casernement se trouve à Nîmes. A ce moment-là, le régiment a pour mission de veiller sur la frontière italienne et dispose d’un camp retranché à Nice.
Le mois suivant, le 17 septembre, il passe au 55ème régiment d’infanterie dont le lieu de regroupement ou casernement est Pont-Saint-Esprit à Aix-en-Provence. Jusque là, il reste dans la zone de l’intérieur, c’est-à-dire qu’il est resté au dépôt ou dans une affectation hors de la zone des armées.
Le 1er octobre 1914, il va dans la zone des armées, et ce jusqu’au 19 septembre 1915. Le régiment est alors engagé tour à tour dans la Meuse d’octobre à décembre 1914, à Verdun entre janvier et mai 1915, en Champagne et Argonne entre mai et août 1915, puis dans l’Aisne en septembre 1915.
Le 20 septembre 1915, il est détaché à la Société anonyme de l’Escalette à Marseille, où il travaillait avant-guerre. L’arrière manquant en effet d’hommes pour assurer la production, la loi Dalbiez, en date du 17 août 1915, autorise, sous certaines conditions, des soldats à retourner travailler dans leurs usines. Eusèbe Augustin Marcel Béchard rentre dans ces conditions.
6. Le ministre de la guerre est autorisé à affecter aux établissements, usines et exploitations travaillant pour la défense nationale les hommes appartenant à l’une des classes mobilisées ou mobilisables, chefs d’industrie’, ingénieurs, chefs ale fabrications, contremaîtres, ouvriers, et qui justifieront avoir, pendant un an au moins, exercé leur profession, soit dans lesdits établissements, usines et exploitations, soit dans des établissements, usines et exploitations similaires. Pour les exploitations houillères, le délai d’un an est réduit à six mois.
Il fait par la suite deux séjours en Espagne : en juin-août 1916 et en janvier-février 1917, certainement pour se rendre dans une usine. Il y a déjà travaillé, en particulier à l’usine minière et métallurgique de Penarroya.
Il est rappelé en 1917 et passe au 6ème hussards le 1er juillet. Ce régiment opère alors sur le front de Verdun, pendant l’attaque dirigée par Pétain en août 1917, puis sur le front de Nancy d’octobre 1917 à juin 1918, avant de poursuivre les forces allemandes qui battent en retraite dans les régions de Compiègne et de Noyon entre juin et octobre 1918.
Le 1er octobre 1918, âgé de 41 ans, Eusèbe Augustin Marcel Béchard passe dans la réserve territoriale. Il devient réserviste, mais pourrait être rappelé dans l’armée territoriale. Seulement, cela n’arrivera pas. Il est en effet placé en sursis d’appel pour devenir directeur général de la Compagnie La Cruz à Linarès en Espagne, pour une période allant du 2 novembre 1918 au 30 avril 1919. L’armistice est signée quelques jours après le début de sa période de sursis. Il ne sera plus remobilisé, mais ira bien à Linarès.