Pierre Toussaint Louis Virgitti a tout juste 21 ans en 1914. Il vient d’être reçu admissible au concours d’une école qui ferme ses portes pour cause de mobilisation et fait déjà partie, sans le savoir, de cette génération sacrifiée.
Pierre Toussaint Louis Virgitti, dont le prénom d’usage est peut-être Pierre, est le fils de Pierre Damien Virgitti et de Marie Caroline Clara Marthe Ferrant. Il est né à Toulon le 1er février 1893, mais réside 11 rue de Metz à Dijon en 1914. Il est alors étudiant au lycée Carnot. Comme son père et son grand-père Pierre Toussaint Virgitti dont il porte le prénom, ayant tous deux fait carrière dans la gendarmerie, il se destine aux armes.
Promotion de la Grande Revanche
En juin, il est admissible à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Les épreuves d’admission qui se déroulent en juillet et en août n’ont pas lieu. Le 5 août 1914, un décret admet l’ensemble des admissibles comme élèves et leur adjoint de se présenter auprès du bureau de recrutement proche de leur lieu de résidence et de s’engager sans délai pour qu’ils soient affectés dans l’infanterie.
Il obtempère et s’engage le 12 août, à Dijon, pour une période de 8 ans. Il est affecté au 27ème régiment d’infanterie au titre de l’école spéciale militaire et arrive au corps le lendemain. Il y suit une instruction intensive de chef de section durant 4 mois. En octobre, il est nommé caporal. Puis, en décembre, il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire, comme l’ensemble de sa promotion, dont ‘il n’a, a priori, jamais vu les membres.
Cette 99ème promotion est à juste titre particulière. Il n’y a pas eu de rentrée des classes avant 1919. Le nombre de ses effectifs varie entre 765 et 781, car certains admissibles ne se sont jamais présentés au titre de l’école spéciale militaire car ils avaient déjà rejoints le front durant l’été 1914. Il n’y a pas de major, ni d’élèves étrangers. Les élèves sont tous engagés dans l’infanterie. Et, compte tenu des événements, le nom de leur promotion est attribué en janvier 1915 non pas par la promotion précédente, mais par le général de division Louis de Garnier des Garets, président de la Saint-Cyrienne, association des élèves et anciens élèves de l’école : ce sera la promotion de la Grande Revanche, une revanche à prendre sur la défaite de 1870-1871.
Sous les drapeaux
En décembre 1914, au même moment où il est nommé sous-lieutenant, il est affecté au 134ème régiment d’infanterie. Il y reste peu de temps, puisqu’il est affecté, le 2 janvier 1915, au 305ème régiment d’infanterie qui opère alors dans la région de Soissons. Le 27 décembre, il devient sous-lieutenant à titre définitif.
A partir de mai 1916, le régiment est engagé dans la bataille de Verdun. Le 26 octobre 1916, alors que son régiment manœuvre au Bois Fumin en vue de reprendre le fort de Vaux, situé non loin de Verdun, il est porté disparu. Il est alors présumé blessé et prisonnier. Il donnait alors l’assaut, avec sa section, à une tranchée allemande. Il y a sauté le premier, pour ne plus en revenir. L’avis officiel de son décès est prononcé deux mois plus tard, le 27 décembre 1916. Il avait 23 ans.
Postérité
Pierre Toussaint Louis Virgitti fait partie des quelques 400 élèves de la promotion de la Grande Revanche décédés lors du conflit. Seul un tiers environ a survécu.
A titre posthume, il est cité à deux reprises.
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Il l’est d’abord à l’ordre de l’armée, le 12 juin 1919, sous le matricule 711 et au titre de lieutenant à la 17e compagnie du 105e régiment d’infanterie.
« Excellent officier donnant à tous l’exemple du courage et du dévouement. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. Le 26 octobre 1916 a porté brillamment sa section à l’attaque d’une tranchée allemande. A sauté le premier dans cette tranchée dans laquelle il a été grièvement blessé et d’où il n’est plus revenu. Mort sur le Champ de Bataille des suites de ses blessures ».
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Puis, le 5 mars 1920, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
Son nom est également présent sur plusieurs monuments commémoratifs :
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à Dijon, un monument a été érigé dans la cour d’honneur de son ancien lycée à Dijon en souvenir des anciens élèves et professeur morts pour la France pendant la Première guerre mondiale,
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à Cervione, ville dont est issue la famille Virgitti et dont est originaire son père, son nom est cité à deux endroits : sur une plaque commémorative placée dans l’église et sur le monument aux morts de la ville,
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à Draguignan, ville où il a vécu avec sa famille.